Le Contact et le Perroquet… le « hummm »

Depuis quelques temps, je fais beaucoup de lecture.  Il y a un truc que j’ai toujours utilisé mais que je n’ai jamais pu exprimer en mots.   Je vais essayer de le faire.

Nous ne savons pas de quelle façon utiliser nos cordes vocales.

De base, l’humain est un mammifère. D’instinct, avec un bébé, une mère sait comment le réconforter en le plaçant sur sa poitrine, près de la gorge tout en fredonnant.  Ceci provoque une vibration réconfortante, qui est beaucoup plus perceptible pour un animal que la parole. Un peu comme le ronronnement du chat. Tous les animaux peuvent le percevoir. Mes perroquets y sont particulièrement réceptifs et sensibles.  Ce fredonnement que je vais appeler le Humm est pour moi la première forme de caresse.

J’utilise rarement mes doigts que j’ai toujours associés aux pattes de l’oiseau.  Et, honnêtement si quelqu’un me joue toujours autour des oreilles et sur la tête, je vais avoir envie de morde. Ça vous rappelle quelque chose?

J’utilise la chanson Que Sera Sera de Doris Day, je sais, la chanson est vieille mais le truc est vieux aussi. Bon ok, j’ai plein de cheveux blancs. Le rythme est régulier et les notes sont quand même joyeuses. À vous de vous choisir votre chanson. J’utilise toujours la même car ceci devient un signal.

Le toucher dans le respect

Pour la caresse directe, avec les doigts, je demande la permission à l’oiseau. Ceci est un comportement intime pour eux.  En présentant mes doigts, s’il ne se gonfle pas, il a envie d’autre chose et je passe au jeu. Ils en ont besoin pour bien se développer, et interagir avec nous autrement que par la soumission pour nous permettre de nous satisfaire. C’est nous qui aimons leur jouer dans les oreilles toute la journée.

Avec le respect du type de caresse, j’ai remarqué que les perroquets ont une forme de caresse à eux. Ils se collent le front et le haut du bec sur ma joue et souvent dans mon cou. Les premières fois où ils me font cette caresse, je sais que j’ai gagné leur respect. Pour eux, ma main est un support pour mieux être placé près de mon cœur et de ma gorge.

Sur la photo, vous voyez Charlot dans sa position préférée. Collé sur moi, c’est une tache de graisse. Ça ne décolle plus. C’est aussi sa position de sécurité. Lorsqu’il se sent insécurisé, il vient sur moi et ma main est un réconfort. Même qu’il est très clair lorsqu’il ne veut pas allé sur une personne, il se pousse contre moi, j’en sens la pression. Il est très clair, il veut rester sur moi et il n’a eu aucun geste d’agression.  En établissant cette sécurité j’ai aussi affirmé mon rôle d’Alpha.

Exemple de la vie courante.

Je vais vous donner quelques exemples et situations.  Par défaut, je vais utiliser Charlot que l’on voit ici dans sa position préférée.

Le « Humm » et le cri.
Même s’il est habitué de vivre libre avec moi et que je lui donne le plus de stimulation possible, il a aussi ses mauvaises journées. C’est là où encore une fois le Humm me sert. Je ne l’enferme pas pour ça. Je lui tourne le dos et l’ignore. Il arrive que ceci soit suffisant mais pas tout le temps. Par la suite, je vais passer au Humm mais en faisant mes choses et en l’ignorant toujours. Son attitude change presque tout de suite. Mais je suis l’Alpha et il ne doit pas gagner tout de suite. Là, il va vouloir venir se coller mais je lui refuse au moins une fois. Mais je ne dis rien, je fais juste l’éviter et l’ignorer. Il va faire quelque chose pour m’attirer et là je Humm avec lui. La crise de cris est passée.

Avec Charlot dans sa position préférée, je n’ai qu’à commencer le « Humm » et il va même s’endormir.  Ces sons sont utilisés quotidiennement, c’est notre communication primale.

J’ai déjà utilisé le « Humm » pour un sauvetage, une petite inséparable, tellement endommagée, une aile de taillée comme une canne, petite boule de frayeur et tout juste 4 mois. Pour sa sécurité, j’ai dû la calmer de façon forcée. Elle risquait des dommages supplémentaires justes à éviter de voir un humain. Je devais tout faire pour qu’elle accepte mon aide. Je l’ai prise en coupe dans mes mains, collé sur mon cœur et j’ai commencé le « Humm » jusqu’à ce qu’elle se calme. Environ deux  minutes que ça pris, elle était tellement épuisée. Le contact s’est fait et elle est devenue toute molle dans mes mains et j’ai pu commencer à la soigner. J’ai mis une année pour la remettre sur pied suite à ses sévices.

Avec Charlot, le contact direct avec les doigts arrive dans la journée mais toujours le soir. C’est notre moment câlin. Je m’étend avec lui sur le divan, avec une doudou,  il s’installe près de ma gorge et il commence à se faire gratter comme un chiot. Il est drôle.

Une chose qui me fait penser que je ne suis pas dans le champ avec le fait que nos doigts soient l’équivalent des pieds est que dans ce moment de grattouille où j’aime jouer avec son bec aussi, il essaye de me mettre ses pattes dans la bouche.
Les pattes est un endroit de caresse qu’ils aiment lorsqu’ils y sont habitué. Habitué parce que ça demande de la confiance de leur part. Lorsqu’il est sur moi le jour, souvent au lieu de lui gratter la tête, je lui masse les pattes et les orteils. en fait, il adore ça. À 20 ans, lors du sauvetage de Nico, l’amazone à front lilas, les pattes avaient été le premier point de contact que j’avais pu avoir. Je pouvais laisser ma main sur ses pattes et lui parler.

Lorsque vous aurez réussi à établir ce type de contact, vous ne voudrez jamais vous séparer de vos cœurs à plumes.

J’espère que ceci pourra vous aider à avoir une relation de qualité avec votre oiseau.

N’hésitez pas à me faire parvenir vos commentaires et opinions. Les négatifs, passez votre chemin, ce truc n’est pas pour vous.

Suzanne Letarte, vivant avec des perroquets depuis 50 ans